Les auteurs tentent de produire une analyse anthropologique des normes qui constituent le ressort principal des processus de globalisation dans les domaines de la santé, du travail, de la sécurité, de l'éthique et de la moralité humanitaire. Ces normes sont portées par des acteurs idéologiques tels que les femmes, l'étranger, le pauvre, les ONG, figures symboliques ou organisations qui permettent leur résonance, leur réinterprétation, leur incorporation, leur diffusion. Le projet d'une gouvernance sécuritaire et globalisée privilégie une reproduction paisible de l'économie de marché. Dans ce cadre, une démocratie de consommateurs d'émotions remplace les sujets politiques. Les conséquences épistémologiques de ces mutations actuelles interpellent de façon décisive les anthropologues du présent.
Les auteurs
Bernard Hours et Monique Selim, anthropologues, ont travaillé au Bangladesh, au Laos, au Vietnam, en Ouzbékistan et désormais en Chine. Monique Selim. directrice de recherche à l'IRD (UMR développement et sociétés, Université de Paris 1) a mené des recherches en anthropologie urbaine (France) puis en anthropologie duo travail (Bangladesh, Laos, Viêtnam) avant d'aborder la production de la science dans le contexte postsoviétique de l'Ouzbékistan. Bernard Hours s'est penché sur les cargocults (Vanuatu) puis sur les systèmes de santé (Cameroun. Bangladesh. Laos, Viêtnam) avant de se tourner vers l'humanitaire et les ONG.
- Lire un extrait de l'Introduction
- Ecouter les interviews de Monique Selim et Bernard Hours réalisés par Sophie Haberbüsch à propos d'Anthropologie politique de la globalisation