Présentation de l'éditeur
L'archéologie du territoire a cherché le plus souvent à cerner des zones d'approvisionnement, des zones de culture et des zones d'élevage et a pu retracer ainsi l'organisation progressive de ces ensembles, depuis le territoire "ethnique ", défini par le groupe qui l'occupe, jusqu'au territoire "civique", défini par une organisation politique et défendu par elle. Les recherches présentées dans cet ouvrage, qui portent sur une vaste région centrée sur la Méditerranée, le monde égéen - de Chypre à la Macédoine - et les Balkans, mais aussi sur le Sahara d'un côté, la France et l'Europe occidentale de l'autre, se répartissent en outre sur un large éventail chronologique: Paléolithique, Néolithique, Âges des métaux, Antiquité, époque contemporaine. Si les vestiges archéologiques fournissent toujours une trame fondamentale, que des modèles d'analyse spatiale peuvent aider à interpréter, des perspectives nouvelles s'ouvrent aujourd'hui avec l'utilisation de la géomorphologie, les raisonnements sur l'outillage lithique et osseux, l'étude approfondie des habitats, l'épigraphie, la prise en compte des vestiges animaux et végétaux, le recours aux données de la faune marine. L'anthropologie culturelle complète efficacement le tableau et conduit au principal enseignement méthodologique qui parcourt ce volume: dépasser l'archéologie "pure" et croiser systématiquement toutes les sources potentielles. Les études de cas mettent en évidence que bien des territoires ne répondent pas au modèle courant, forgé dans le monde occidental pour des périodes récentes. Certains territoires ne s'organisent pas autour d'un centre, mais de façon linéaire le long d'un parcours. D'autres sont enclavés, certains sont fragmentés, répartis par exemple entre plusieurs îles. Les territoires maritimes, les territoires lointains, les territoires intermittents défient l'archéologie, tandis que les territoires mentaux lui échappent dans une large mesure. Ainsi ce livre est une contribution majeure à cette question centrale pour les sciences humaines: le rapport des sociétés au territoire.
Biographie de l'auteur
Georgia Kourtessi-Philippakis est spécialiste de la préhistoire ancienne de la Grèce et des Balkans, qu'elle a enseignée régulièrement à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Depuis 2007, elle est professeur assistant d'archéologie préhistorique à l'université d'Athènes. René Treuil, professeur émérite de protohistoire égéenne à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, est spécialiste de l'époque néolithique et du début de l'Age du Bronze, et a dirigé des fouilles à Malia (Crète) et Dikili Tash (Macédoine orientale).