La parure berbère constitue un ensemble d'une grande richesse dont les expressions régionales, parfois spectaculaires, ont de longue date marqué voyageurs et observateurs. Si les bijoux kabyles, bien connus par la technique de l'émail cloisonné, et ceux des Touaregs, reconnaissables à leurs formes géométriques et à leur décor incisé, ont déjà fait l'objet d'études ethnographiques et d'ouvrages illustrés, ceux de l'Aurès faisaient encore exception. Les voici à présent minutieusement décrits et replacés dans le cadre des traditions qui les ont façonnés depuis le Néolithique. L'histoire des bijoux de l'Aurès est en effet indissociable de celle de ce massif au relief tourmenté, peuplé de farouches tribus chaouias ayant su résister aux invasions successives, et où furent tirés les premiers coups de feu de la guerre d'Algérie. Cette résistance millénaire aux influences extérieures confère toute leur force à des traditions locales qui semblent parfois directement surgies du passé et parmi lesquelles la bijouterie occupe une place de choix. Ainsi, les étonnantes parures des femmes de l'Aurès s'affichent comme les emblèmes d'une culture chaouia fortement ancrée, originale, bien que l'on décèle dans certains bijoux des emprunts anciens romains ou byzantins ainsi que des innovations techniques et stylistiques plus récentes. Grâce à ses travaux ethnologiques effectués dans les villages de l'Aurès et à sa parfaite connaissance des collections conservées dans les musées algériens et français, Tatiana Benfoughal nous fait découvrir les richesses et les subtilités des bijoux aurésiens.
ISSN 2114-821X
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