Gouverner la nature - Cahiers d'anthropologie sociale n°3

Adel Selmi, Vincent Hirtzel dir.


Le déséquilibre qui s'est instauré dans les rapports entre les humains et leur milieu naturel est sans doute une des préoccupations majeures de ces dernières décennies, qui ont vu l'essor d'une politique concertée, d'ampleur internationale, cherchant à minimiser les impacts négatifs des activités humaines sur l'environnement au moyen d'outils régulateurs de tous ordres.


La multiplication des aires protégées et des parcs naturels, dans toutes les régions du globe, peut être tenue pour une des réalisations les plus tangibles de cette volonté générale de gouverner la nature en lui accordant le statut d'un bien à protéger. Dans une perspective anthropologique, il apparaît cependant que les effets de ces instruments institutionnels vont bien au-delà de leur intention première. En effet, dans la plupart des cas, les parcs sont implantés dans des régions depuis longtemps habitées par des populations qui ne partagent pas la même conception de la " nature ", et qui ne se plient pas aisément aux rapports de forces générés par la création de zones protégées. C'est à l'étude de cette interface que ce volume est consacré, à un gouvernement de la nature où la question centrale devient : qui entend protéger quoi, comment, et à quel titre ?


Lundi 6 Septembre 2010