Bantée N’Koué, Bakoukalébé Kpakou, Dominique Sewane
Préface de Jean Malaurie
Posface de Marcus Boni Teiga
Tels des explorateurs, BANTÉÉ N’KOUÉ et BAKOUKALÉBÉ KPAKOU, Togolais originaires du Koutammakou, situé au nord du Togo et du Bénin, sont partis à la découverte des lieux sacrés de leur territoire investis par une force souterraine, appelée dibo : bosquets, sources, cascades portant la trace des défunts devenus jadis leurs alliés.
À une époque où nous prenons conscience des ravages irréversibles infligés à la nature, le Koutammakou apparaît comme un exemple de respect dû à la Terre, dont les habitants, les Batammariba, se considèrent comme les simples gestionnaires. Ces lieux préservés, qui lui confèrent par endroits l’aspect d’un monde originel, lui ont valu d’être inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en tant que « paysage culturel vivant ».
Pour cet ouvrage, tous deux ont été accompagnés – de loin – par Dominique Sewane, anthropologue, accueillie au Koutammakou depuis les années 1980, auteur d’ouvrages de référence sur la vie cérémonielle des Batammariba.
« Dans ce livre sur la pensée millénaire qui anime le Koutammakou, et dans le sillage de deux Batammariba en quête des lieux sacrés de leur territoire, lieux protégés depuis des siècles, nous découvrons la valeur d’une éthique transmise au cours des générations, dans laquelle prédomine le respect que doivent les humains aux forces de la nature afin de préserver l’intégrité de la Terre. »
Jean Malaurie (préface)
« Durant plusieurs mois, Bantéé et Bakoukalébé ont parcouru vallées et collines des trois cantons : Warengo, Nadoba, Koutougou. Longues marches sous une chaleur accablante, sur un sol détrempé par les pluies ou pierreux à flanc de montagne, rien n’a pu affaiblir l’élan des deux explorateurs partis à la découverte de lieux investis par un esprit souterrain appelé dibo : sources, cascades, arbres, termitières, roches, entourés de leurs « amis », des arbres formant des bosquets touffus, sortes de petites forêts interdites d’accès en dehors des cérémonies. »
Dominique Sewane
Au Koutammakou, les lieux sacrés sont d’autant plus élevés symboliquement qu’ils constituent les piliers soutenant le ciel et la terre… Bref, ces lieux symboliquement et hautement sacrés représentent les fondements de la nécessaire harmonie qui devrait exister entre l’homme et son univers afin de maintenir le perpétuel équilibre des choses et des êtres. Il s’agit en effet, tels que les Batammariba conçoivent leur vision du monde, d’un équilibre. S’il venait à se rompre, la survie humaine serait compromise.
Marcus Boni Teiga (postface)
23 x 22 cm, 123 pages.
ISBN : 978-2-35706-041-8
24 €
Préface de Jean Malaurie
Posface de Marcus Boni Teiga
Tels des explorateurs, BANTÉÉ N’KOUÉ et BAKOUKALÉBÉ KPAKOU, Togolais originaires du Koutammakou, situé au nord du Togo et du Bénin, sont partis à la découverte des lieux sacrés de leur territoire investis par une force souterraine, appelée dibo : bosquets, sources, cascades portant la trace des défunts devenus jadis leurs alliés.
À une époque où nous prenons conscience des ravages irréversibles infligés à la nature, le Koutammakou apparaît comme un exemple de respect dû à la Terre, dont les habitants, les Batammariba, se considèrent comme les simples gestionnaires. Ces lieux préservés, qui lui confèrent par endroits l’aspect d’un monde originel, lui ont valu d’être inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en tant que « paysage culturel vivant ».
Pour cet ouvrage, tous deux ont été accompagnés – de loin – par Dominique Sewane, anthropologue, accueillie au Koutammakou depuis les années 1980, auteur d’ouvrages de référence sur la vie cérémonielle des Batammariba.
« Dans ce livre sur la pensée millénaire qui anime le Koutammakou, et dans le sillage de deux Batammariba en quête des lieux sacrés de leur territoire, lieux protégés depuis des siècles, nous découvrons la valeur d’une éthique transmise au cours des générations, dans laquelle prédomine le respect que doivent les humains aux forces de la nature afin de préserver l’intégrité de la Terre. »
Jean Malaurie (préface)
« Durant plusieurs mois, Bantéé et Bakoukalébé ont parcouru vallées et collines des trois cantons : Warengo, Nadoba, Koutougou. Longues marches sous une chaleur accablante, sur un sol détrempé par les pluies ou pierreux à flanc de montagne, rien n’a pu affaiblir l’élan des deux explorateurs partis à la découverte de lieux investis par un esprit souterrain appelé dibo : sources, cascades, arbres, termitières, roches, entourés de leurs « amis », des arbres formant des bosquets touffus, sortes de petites forêts interdites d’accès en dehors des cérémonies. »
Dominique Sewane
Au Koutammakou, les lieux sacrés sont d’autant plus élevés symboliquement qu’ils constituent les piliers soutenant le ciel et la terre… Bref, ces lieux symboliquement et hautement sacrés représentent les fondements de la nécessaire harmonie qui devrait exister entre l’homme et son univers afin de maintenir le perpétuel équilibre des choses et des êtres. Il s’agit en effet, tels que les Batammariba conçoivent leur vision du monde, d’un équilibre. S’il venait à se rompre, la survie humaine serait compromise.
Marcus Boni Teiga (postface)
23 x 22 cm, 123 pages.
ISBN : 978-2-35706-041-8
24 €
Récension de Pierre Aubé, "Affches de Normandie"
Il y a tout juste quinze ans paraissait, dans la collection Terre humaine, un ouvrage qui fit quelque bruit dans le monde de l’ethnographie, où il s’impose encore comme un ouvrage majeur.
Dans Le souffle du mort, Dominique Sewane, titulaire d’une chaire de l’Unesco jusqu’en 2018, exposait les résultats, surprenants, d’une très longue enquête chez les Batammariba*. Elle guide aujourd’hui la plume de Bantéé N’Koué et Bakoukalébé Kpakou dans un précieux Koutammakou, Lieux sacrés, qu’ouvre un très beau texte de Jean Malaurie. Ces endroits au nord du Togo et du Bénin, « là-où-on-construit-en-pétrissant-la terre-humide », ont un statut qui nous paraîtra insolite. Loin d’être abandonnés aux convoitises humaines et au lucre, ils jouissent d’une aura très particulière. Investi par une force subtile, le dibo, chaque recoin de ce monde – bosquets, sources, cascades, roches, arbres même – portent la trace des défunts toujours attentifs. Ces gens-là témoins d’un très vieux monde, doivent rendre compte à plus haut qu’eux du bon usage d’un usufruit qui oblige. L’abus est ici dépourvu de sens commun, un affront au passé et à l’avenir.
Cet hymne à la vie accompagné de photographies très belles, mais dont le souci esthétique n’est pas premier, est une incitation puissante, impérative, à réenchanter nos mondes morts. (Ed. Hesse, 124 pages, ill., relié).
Dans Le souffle du mort, Dominique Sewane, titulaire d’une chaire de l’Unesco jusqu’en 2018, exposait les résultats, surprenants, d’une très longue enquête chez les Batammariba*. Elle guide aujourd’hui la plume de Bantéé N’Koué et Bakoukalébé Kpakou dans un précieux Koutammakou, Lieux sacrés, qu’ouvre un très beau texte de Jean Malaurie. Ces endroits au nord du Togo et du Bénin, « là-où-on-construit-en-pétrissant-la terre-humide », ont un statut qui nous paraîtra insolite. Loin d’être abandonnés aux convoitises humaines et au lucre, ils jouissent d’une aura très particulière. Investi par une force subtile, le dibo, chaque recoin de ce monde – bosquets, sources, cascades, roches, arbres même – portent la trace des défunts toujours attentifs. Ces gens-là témoins d’un très vieux monde, doivent rendre compte à plus haut qu’eux du bon usage d’un usufruit qui oblige. L’abus est ici dépourvu de sens commun, un affront au passé et à l’avenir.
Cet hymne à la vie accompagné de photographies très belles, mais dont le souci esthétique n’est pas premier, est une incitation puissante, impérative, à réenchanter nos mondes morts. (Ed. Hesse, 124 pages, ill., relié).