La frontière entre humanité et animalité est l'objet d'un débat qui ne semble pas finir, comme si la spécificité humaine n'était pas évidente… Albert Piette, qui propose de regarder les hommes en situation, découvre une forme humaine associée à un ensemble de traits qui traversent toutes les situations : engagement minimal, présence dégagée, mise entre parenthèses des conséquences, présence d'êtres non concernés par la situation ou par les objets sans usage direct. Le principe de l'humain résiderait dans ce qui est périphérique, secondaire, dans ce qui est autour, à côté, en décalage : les choses qui ne sont pas vraiment importantes. Bref, les détails. En situation, dans son corps, avec les autres êtres humains, les objets, les animaux ou les divinités, l'homme produit seulement une fine lamelle de sens, de nécessité, d'obligation, de raison, de contrôle, d'enjeu. Le reste, très dense, c’est le mode mineur de la vie. C'est ce que ce livre tente de montrer, en comparant les modalités de l'action humaine avec celle du chimpanzé ou d'autres animaux.