Présentation de l'éditeur
Dans la continuité de Savoirs romantiques (publié en 2010 aux Presses Universitaires de Nancy dans la collection EthnocritiqueS), ce volume constitue le second temps de cette histoire autre de la discipline ethnologique que Daniel Fabre a voulu entreprendre. Une histoire qui part des pratiques de construction et de connaissance de l'altérité (les "savoirs des différences"), en privilégiant le point de vue européen (les "autres" chez soi) et les situations où un discours de nature anthropologique émerge dans le champ intellectuel et esthétique. Une histoire qui prendrait au(x) mot(s), en somme, le constat récurrent que l'anthropologie est de toutes les sciences humaines et sociales celle qui a conservé le plus d'affinités avec la création littéraire et artistique. Si l'apport profond du romantisme, plus que d'accueillir les aspects "pittoresques" de l'altérité, a été de pointer l'inéluctable disparition des vaincus de l'Histoire et du progrès, le moment réaliste est marqué surtout par la volonté critique de rationaliser et d'objectiver les savoirs et les pratiques, afin d'atteindre une vérité du social, épistémé sur laquelle se construisent et s'instituent en disciplines les différentes sciences de la société. C'est ce tournant de l'ethnologie que ce volume se propose d'explorer à partir des mouvements intellectuels et artistiques qui lui sont contemporains, à partir du roman en particulier qui va s'imposer à la même période comme le presque tout de la production littéraire.
Biographie de l'auteur
Daniel Fabre était directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Science Sociales, fondateur et directeur du LAHIC (Laboratoire d'anthropologie et d'histoire de l'institution de la culture), directeur du IIAC (Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain). Ses travaux ont porté principalement sur l'ethnologie des sociétés européennes, la question de "l'autre de l'art" et des transferts de sacralité entre champs du religieux, du politique et de la culture, les usages contemporains du passé, enfin sur l'histoire sociale et épistémologique des savoirs anthropologiques. Marie Scarpa est professeure de littérature française à l'Université de Lorraine. Elle est membre du Centre de recherches sur les médiations (CREM, Université de Lorraine) et membre associée du LAHIC (EHESS). Spécialiste du roman réaliste (et de l'oeuvre de Zola en particulier), elle s'intéresse plus précisément aux relations entre littérature et anthropologie et à la construction d'un nouveau paradigme critique, l'ethnocritique de la littérature, auquel elle a consacré plusieurs essais.