Jean Dubuffet, un barbare en Europe
Infos pratiques
Musée d'ethnographie de Genève
Description
Jean Dubuffet au MEG ? Quelle drôle
d’idée ? Et pourtant ! Comme vous le lirez dans les textes qui suivent, l’artiste fait à Genève en 1945 la rencontre d’Eugène Pittard, directeur du MEG. Il doit à ce dernier d’avoir été introduit au médecin aliéniste genevois Charles Ladame, qui lui fera découvrir ce qu’il décidera d’appeler lors de son séjour, « l’Art Brut ». Mais Jean Dubuffet ne s’attendait pas à cela. Il vient au MEG en quête d’alternative aux courants d’art qui prévalaient en son temps, à l’art élitaire et au snobisme des métropoles qu’il déplore. De plus, il partage plusieurs sujets d’intérêt pour l’ethnographie de l’époque, dont il adopte, ou adapte en quelque sorte les méthodes (notamment en faisant du « terrain » en Algérie), et accompagne la réfl exion. Hostile à l’autoritarisme colonial, il rejette comme Claude Levi-Strauss toute notion d’art primitif, et se fera « ethnologue dans le métro » quarante ans avant que Marc Augé ne porte le sujet des hommes du commun dans les « non-lieux » au niveau académique… Exposition charnière entre deux cycles d’exposition au MEG, « Jean Dubuffet, un barbare en Europe » fait écho à plusieurs ambitions de notre plan stratégique. La première est sans doute de renforcer le rôle du MEG comme lieu d’inspiration pour la création. Maison des muses mais aussi lieu de rencontre et d’échanges, le musée est un lieu dont la visite peut avoir une infl uence décisive sur l’œuvre d’un-e artiste. La seconde concerne une approche « décoloniale ». Non seulement Dubuffet rejette la notion d’art primitif, il rejette toute hiérarchie entre les arts. Il se moque également des catégories, des champs disciplinaires distincts et autres spécialisations autistiques, pour adopter une approche tantôt transversale et éclectique, tantôt comparatiste, qui entremêle ou entrecoupe matériaux et œuvres qu’il devient diffi cile de conserver dans des catégories. De même le MEG souhaite déconstruire son « habitus colonial », qui se révèle par exemple dans les typologies d’objets ou l’approche par continents et régions, et renforcer l’expérimentation, la transdisciplinarité, les collaborations en-dehors du champ traditionnel de « l’ethnographie » du 20e siècle. Le MEG souhaite également développer des partenariats au niveau international, promouvoir le co-commissariat et la coproduction d’expositions. L’opportunité qui nous était offerte par le MUCEM ne pouvait être manquée pour ce qu’elle nous apporte dans ce sens. Plus d'infos et dossier de presse à consulter sur le site du Musée |
ISSN 2114-821X
Intégrer nos actus
Partager...
Dossiers
Galeries
|
|